L'impression 3D est une technologie permettant, à l'aide d'une imprimante 3D, de fabriquer des objets par ajout de couches successives de matière (poudre, plastique ou métaux). On parle alors de "fabrication additive". Cette technique est au centre de nombreux fantasmes et débats car certains affirment qu'elle pourrait devenir à terme l'ultime procédé de fabrication des objets, des plus petits qui nous entourent, comme des bijoux ou des pièces d'automobile, aux plus monumentaux comme des avions ou des immeubles par exemple.
Elle pourrait aussi devenir le prochain stade du piratage, notamment dans le domaine du design, puisque n'importe quel objet pourrait être fabriquer chez soi, à l'aide d'une imprimante 3D - dont le coût est entrain de devenir accessible pour un particulier - et du fichier informatique correspondant.
La Thing-o-Matic de MarkerBot est une imprimante 3D qui tend vers l'accessibilité grand public : elle est commercialisée au prix de 1.100 dollars.
Quoiqu'il en soit, cette technique promet aussi de révolutionner notre manière de consommer - ou justement de ne pas consommer - puisque l'acquisition d'un produit se fera non plus par son achat dans un magasin réel ou en ligne, mais par sa fabrication à domicile, supprimant de surcroit les couts de transport, ou les délais d'attente et de livraison. Mais elle pourrait également induire des changements encore plus profonds dans l'organisation de notre société. En effet, selon l'économiste Jeremy Rifkin dans son ouvrage "La Troisième révolution industrielle", cette technologie permettra de passer d'une économie centralisée par les grandes entreprises vers une économie dite "distribuée" :
«Et si des millions de personnes, chez eux ou dans leur entreprise, pouvaient fabriquer de petits lots de produits manufacturés moins chers et plus vite que les usines les plus avancées du monde ?»
L'un des grands avantages de cette technique réside aussi en terme d'écologie, puisqu'elle réduit considérablement les déchets de fabrication que l'on retrouve dans bon nombre de méthodes actuelles basées sur la découpe, l’évidement ou le fraisage d'une matière, disponible la plupart du temps uniquement dans des formats standardisés (plaque de bois, tubes de fer etc...). Outre le fait de fabriquer simplement des objets très complexes à fabriquer avec les procédés actuels, l’impression 3D n’exigera que 10% des matières premières consommées normalement.
Pour visualiser le procédé en images et mieux comprendre de quoi il s'agit, voici une petite vidéo très bien faite sur ce site en bas de la page. Désolé, elle n'est pas partageable donc il faut vous rendre sur le site, mais c'est à la fois la plus pédagogique et la plus concise que j'ai trouvée. Comme stipulé sous la vidéo, la partie intéressante se situe entre 0:56 et 4:22.
Si ce sujet vous intéresse, je vous invite également à consulter entre autre ce dossier assez complet sur le site de Futura Sciences : L'impression 3D, la fabrication de demain ?
Et enfin, comment conclure cet article sans évoquer le nom de la brillante - et pour le moins charmante - architecte/designer Neri Oxman dont les passionnantes recherches au MIT tendent à rapprocher les possibilités de cette nouvelle technologie de la manière dont la nature conçoit les choses, conférant alors à la matière diverses nuances et variations qui amélioreront ses propriétés fondamentales. D'ailleurs, quand on voit la perfection des traits de Neri Oxman, c'est à se demander si elle-même n'aurait pas été conçu à l'aide d'une imprimante 3D high-tech...
En tout cas à la lecture de cet article, vous ne devriez plus regardez votre imprimante jet d'encre tout à fait de la même manière...